Si je pensais avoir compris le mode d’emploi à l’école et celui de mon cercle familial, chaque rencontre venait solliciter mes ressources mentales. Les autres m’effrayaient. Qu’est-ce que cette personne attend de moi ? Comment faut-il être ? Que dois-je dire pour lui plaire ? Observer, écouter, évaluer avant d’agir. Je n’ai jamais imaginé qu’il fallait juste être soi. Je pensais sûrement que ce ne serait pas suffisamment satisfaisant. J’ai longtemps cru que l’on pouvait plaire à qui on voulait, qu’il suffisait de le vouloir pour pouvoir. La toute-puissance de la volonté… Celle qui me poussera dans mes années lycée à décréter que je pouvais contrôler ma silhouette et mon poids.
Se noyer dans le désir des autres était-ce me nier ? Etait-ce une manière d’éviter de savoir qui j’étais ? Tâche ô combien ardue qui ne débutera réellement qu’au début de ma guérison.