samedi 9 octobre 2021

Alignement / Guérir de la boulimie #2


 

Avais-je un terrain favorable pour que ce trouble s’installe ?

Favorable ou défavorable, tout dépend de la manière dont je considère la place de cette maladie dans ma vie. Si elle m’a pourri la vie pendant plus de 10 longues années, je ne serais pas non plus celle que je suis aujourd’hui sans elle. J’y ai survécu, laissé des plumes mais survécu. C’était ma plus grande honte et c’est aujourd’hui une de mes plus grandes fiertés. Je me sens un peu comme ces finishers des ultra-trails. Tu l’as fait !

Enfant modèle, obéissante, très bonne élève, très introvertie, on dirait sûrement aujourd’hui que je souffrais d’un trouble anxieux généralisé. La légende familiale affirme que, bébé, je ne me réveillais même pas pour manger. J’étais extrêmement difficile, je mangeais très peu, quasiment que des yaourts et des compotes vers l’âge de 3 ans. Cela inquiétait mes parents, agaçait les gens qui me gardaient parfois. Un de mes oncles, excédé, m’aurait renversé l’assiette de riz sur la tête après de très longues minutes de négociation pour que j’en mange un peu. Il fallait que je mange, il fallait me faire manger.

Je me souviens pourtant aussi plus tard, vers l’âge de 10 ans, des Mars trempés dans le chocolat chaud après les cours de ski. Je me souviens des chop sueys du mercredi soir, de mon amour des Figolu… J’aimais manger, j’avais mes aliments favoris, mes préférences. J’étais ce que j’appelle aujourd’hui une mangeuse intuitive, au plus près de mes besoins.


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